LA CHAPELLE SAINT MICHEL D'AIGUILHE
La chapelle saint Michel est perchée sur le rocher d'Aiguilhe, résultat de la création d'un volcan sorti des eaux d'un lac puis érodé par le temps pour ne laisser que ce dyke visible aujourd'hui. On y accède au bout d'un long cheminement comportant 268 marches jalonnées de trois oratoires dédiés à Saint Raphaël, Saint Gabriel et saint Dignefort. Les vestiges d'un dolmen ayant servi pour ses fondations montrent que lieu est sacré depuis la plus haute époque. Plus tard, les Romains y rendirent un culte à Mercure. Au Xème siècle, alors que la peste ravage la ville et la région, Trianus, doyen du chapitre de la cathédrale fait voeu à saint Michel de bâtir une chapelle au sommet du rocher d'Aiguilhe. La peste cessa et le voeu fut accompli. Trianus sollicita son évêque, Godelcalc, célèbre pour être le premier pèlerin français recensé à Saint-Jacques-de-Compostelle, pour la construction de l'oratoire. Il obtient de ce dernier son autorisation. Godescalc en posa la première pierre mais ce fut son successeur, Guy d'Anjou, qui le consacra à saint Michel le 18 juillet 961.
L'oratoire primitif, quadrangulaire, est constitué d'une voûte pyramidale et de trois absides correspondant au choeur actuel de la chapelle. En effet, en raison du nombre croissant de pèlerins, l'édifice originel est englobé au XIIème siècle dans une construction plus vaste qui suit les contours de la plate-forme. La chapelle de Godescalc est agrandie d'une nef déambulatoire; l'entrée, qui était jusque là à l'ouest, est déplacée au sud-est; une tribune est aménagée et relie les deux constructions. Durant ces travaux, la chapelle reçoit un portail polychrome trilobé. Enfin, un clocher est bâti sur le modèle de celui de la cathédrale. Foudroyé en 1245 sa reconstruction s'effectue à l'identique au cours du XIVème siècle. Le clocher actuel date de 1855.

"Espèce de petit bijou d'architecture" selon Prosper Mérimée, alors inspecteur des monuments historiques, la façade de la chapelle possède de nombreux décors sculptés faits de frises de losanges de marbre et de briques de grès et de basalte dont les joints sont faits de chaux teintée en rose. La porte est surmontée d'un arc trilobé suporté par deux colonnettes aux chapiteaux sculptés, le tout ayant un caractère oriental très prononcé. Cet arc est décoré de motifs inspirés de l'Apocalypse de saint Jean et de la Genèse.

Au centre, présenté par deux anges, l'"Agneau de Dieu" entouré de huit vieillards, qui lui offrent des coupes remplies de parfum symbolisant l'humanité présentant en offrande ses prières. L'ensemble est entouré d'une décoration de rinceaux de feuillages chargés d'oiseaux et de deux personnages tirés par le démon. Au dessus du linteau, une archivolte décorée de rinceaux sortant de la bouche de deux têtes humaines renversées et, au-dessus de ces dernières, une grappe.
Une corniche sculptée surmonte cet ensemble et divise la façade en deux niveaux. En haut, cinq bas-reliefs sculptés sous des arcs soutenus par quatre mains ouvertes. Au centre, le Christ bénissant le visiteur de sa main droite levée entouré à sa doite de sa mère Marie et de saint jean, à sa gauche de saint Michel et de saint Pierre. De chaque côté de la porte, deux bêtes monstrueuses sortent de la chapelle : le mal terrassé par l'archange saint Michel.
A l'intérieur, de magnifiques fresques décorent la voûte de la nef originelle. En 1820, par décision du conseil de fabrique d'Aiguilhe désireux de dissimuler des fresques particulièrement endommagées, décida de les faire badigeonner à la chaux malgré de nombreuses contestations. Une trentaine d'années plus tard Prosper Mérimée demanda au peintre restaurateur Anatole Dauvergne de les dégager . De janvier à mars 1851 un nettoyage des murs ainsi qu'une série de relevés furent réalisés. Il faudra attendre l'année 1999 pour voir une restauration envisagée. Au début des années 2000 un minutieux nettoyage fut entrepris et une retouche à l'aquarelle réalisée par une équipe de restauration franco-italienne dirigée par Monsieur Mancinlescu, architecte en chef des monuments historiques.
Sous la voûte du choeur est représenté Jésus-Christ avec le nimbe crucigère, entouré d'une auréole circulaire. De part et d'autre du Christ, le soleil et la lune inscrits dans des disques. Face à lui, saint Michel représenté entre deux séraphins. Dans les angles, dans de petits cercles, les symboles des quatre évangélistes : l'ange de Saint Matthieu, l'aigle de Saint Jean, le lion de saint Marc et le boeuf de saint luc. Au-dessus de la voûte sont représentés les douez apôtres et d'autres saints. Derrière l'autel on peut voir le ciel et la résurrection des morts. Au ciel, les élus sont introduits par saint Michel. De l'autre côté, un ange sonne la trompette des morts qui sortent des tombeaux. L'enfer est représenté sous le ciel.
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