
Le prieuré de La Charité-sur-Loire trouve son origine dans un antique sanctuaire dédié à la Mère de Dieu, fondé vers l'an 700 par Rolland de Roussillon. Détruit lors de l'invasion arabe il fut reconstruit en 756. Ce nouveau monstère, fondé par Pépin le Bref, est régi par la règle de saint Colomban. Il sera détruit à l'occasion des invasions normandes. Geoffroy de Champallement, évêque d'Auxerre, désireux de relever les ruines obtient la cession des terrains sur lesquels celles-ci gisent puis les cède à Hugues de semur, abbé de Cluny. Ce dernier confie la construction du nouvel édifice à Gérard de Cluny, frère convers d'origine nivernaise, qui en sera le premier prieur. Les travaux s'échelonnent de 1052 à 1056 sous la conduite de Vilencus. L'église sera consacrée à Notre-Dame le 9 mars 1107 par le pape Pascal II.
La charité dispensée aux pauvres par les moines vaut à Syr le nouveau nom de La Charité-sur-Loire. Son influence ne cesse de croître, dépassant les frontières de la Bourgogne vers l'Angleterre, le Portugal ou Constantinople A son apogée ce sont 45 prieurés et près de 400 dépendances qui lui sont rattachés, ce qui lui vaut le titre de "fille aînée de Cluny".
En 1173, les moines prennent le titre de seigneurs temporels de La Charité. L'église du prieuré, consacrée à Notre-Dame, est la deuxième plus grande église de la chrétienté après celle de Cluny. Plus de 200 moines vivent dans ses bâtiments qui s'étendent sur 3 hectares. Mais la Guerre de Cent Ans puis les Guerres de Religion vont peu à peu réduire son influence. Un gigantesque incendie frappe la cité monastique en 1559, n'épargnant pas le prieuré qui voit sa nef totalement ravagée et la toiture du choeur anéantie. La nef, sommairement restaurée sous le priorat de Robert de Lenoncourt, sera reconstruite à l'occasion d'importants travaux réalisés aux XVII° et XVIII° siècles, mais elle ne comportera que 4 travées au lieu des 10 d'origine.
Après la Révolution, le prieuré est vendu comme Bien National et ses bâtiments, désormais intégrés au tissu urbain, occupés par des commerces et des particuliers.
Classé au patrimonial mondial, le pieuré de La Charité-sur-Loire, situé sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle, a fait l'objet d'une importante restauration depuis 2001, laquelle consistait, non pas à retrouver un état disparu, mais à laisser apparaître le dernier état, avec les traces de vieillissement. Aujourd'hui, le monastère est disponible pour une nouvelle affectation. La salle capitulaire a été aménagée de manière à pouvoir accueillir des manifestations diverses ouvertes au public.
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