Avant l'ouverture du pont-canal de Briare, les bateaux qui naviguaient sur le canal latéral à la Loire et qui voulaient rejoindre le canal de Briare devaient emprunter la loire sur environ un kilomètre, en passant par un chenal endigué situé en amont de briare, sur les communes de Châtillon-sur-Loire et Ousson-sur-Loire. Cette traversée était soumise aux aléas du débit du fleuve et était assez dangereuse. Dans un premier temps fut envisagé la construction de trois écluses, la première celle de mantelot sur la rive gauche à Châtillon-sur-Loire, la deuxième, celle des Combles, sur la rive droite à Briare, en aval de la première et la troisième du même côté mais en amont à Ousson-sur-Loire. Mais, par souci d'économie, cette troisième écluse ne vit jamais le jour. La traversée de la Loire se fit donc sur deux écluses, les bateux étant halés par un treuil puis par des chevaux. La durée du passage demandait de 3 à 6 heures à la remonte et de 2 à 4 heures à la descente, durée largement tributaire des aléas du fleuve : manque d'eau l'été obligeant à alléger les bateaux ou crues rendant le passage particulièrement dangereux. Le passage au-dessus de la Loire s'imposait donc de plus en plus fortement.
Le pont-canal de Briare, dont la construction a demandée presque six années, a été ouvert à la navigation le 16 septembre 1896 sans inauguration officielle en raison de l'hostilité des habitants de briare qui pensaient le pont-canal responsable de l'inondation des caves des maisons avoisinantes.
Long de 662,7 mètres, il fut très longtemps l'ouvrage de ce type le plus long du monde. Il ne fut en effet détrôné qu'en 2003 par le pont-canal de brandebourg sur l'Elbe, long de 918 mètres. Sa conception est due aux ingénieurs <léonce-Abel Mazoyer et Charles Signault. Sa maçonnerie (piles et culées) fut confiée à la société de Gustave Eiffel et la cuvette métellique fut l'oeuvre de l'entreprise Daydé et Pillé de Creil. D'une largeur de 11,50 mètres, le canal a un mouillage de 2,2 mètres pour un tirant d'eau de 1,8 mètre. La voie d'eau, de 6 mètres de large, est bordée de deux trottoirs et d'une rangée de lampadaires. Son abord est marqué de chaque côté de deux colonnes rostrales ornementées, l'ensemble évoquant le pont Alexandre III à Paris.

Les fluviales de JPh. Lamotte - Histoire des canaux
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